Rene de Fontaine
Rene de Fontaine
Rene de Fontaine

Je vous propose de suivre avec moi, la « biographie », toute subjective, de René de Fontaine, plasticien et peintre.

Né en 1950, il a fait des études en arts plastiques, de 1970 à 1976, en université, à Paris. Ensuite de 1976 à 1984 il pratique son art comme il le peut, le plus souvent, dans des appartements de fortune. Enfin de 1984 à sa disparition en décembre 2003, il pu travailler en toute liberté dans un atelier. Atelier que nous avions nommé « La Barque », avec l'idée qu'elle pourrait nous amener sur une autre rive. Il travailla et habita toute sa vie à Paris (France).

René de F. ( il avait volontairement coupé son nom, me laissant à moi, son frère, le A. de Fontaine) a donc fait des études passionnées en arts plastiques, mêlant art et politique, expression plastique et engagement social avec fougue et même parfois violence.

Après avoir passé et reçu une maîtrise en arts plastiques, il écrivit et fit éditer à compte d'auteur, « communications ? », un livre, dans lequel il donne des poèmes, des dessins, des textes, tantôt nettement politiques, politique sociétaux, tantôt presque philosophiques, comme pour établir un socle écrit à sa production à venir.

Rene de Fontaine
Rene de Fontaine
Rene de Fontaine
Rene de Fontaine

L'orientation qu'il donna à son travail de plasticien et surtout de peintre fut fortement influencé, en son commencement, par des peintres tels que Malevitch, Mondrian, Klee, Kandinsky qu'il considérait sinon comme des maîtres, du moins comme des amis précurseurs qui s'inscrivaient pour lui dans une démarche artistique « évolutive », chacun apportant sa pierre à l'édifice Art.

René avait une bonne connaissance en histoire de l'art et il se passionnait surtout pour les mobiles, que les peintres, plasticiens, sculpteurs, élaboraient pour soutenir leur travail et lui donner un sens. Bien sûr des peintres tels que Cézanne, Van Gogh, Turner et j'en passe, même s'il n'en épousait toutes les convictions, avaient son admiration sans faille, qu'il suffisse pour cela qu'ils soient engagés corps et âme dans leur art.

Pour René de F., l'ouvre d'art n'était pas faite, en premier lieu, pour plaire ou faire plaisir au spectateur potentiel, elle devait avant tout lui permettre d'être emmené, ailleurs, plus haut et plus loin en lui. Comme si le tableau avait son propre dynamisme, sa propre énergie et que celle-ci pouvait, d'une façon assez mystérieuse, mais réelle, passer au spectateur-contemplateur, tel une nourriture, ce, même à son insu.

Toute sa vie d'artiste, telle une nécessité vitale, a tendu vers l'accomplissement de cet idéal. René croyait en effet beaucoup aux vertus salvatrices de l'art.

Comment s'y prenait-il pratiquement ? Je vais m'essayer à vous informer sur ce sujet, à l'approcher, sans pour autant croire en faire le tour, loin de là.

Il utilisait, comme support d'expression, un format de toile invariant (70cm x 70cm), format qu'il considérait comme le plus efficace (le carré) et qui lui évitait toute distraction.

La symbolique était pour lui fondamentale. Le nombre d'or, les formes géométriques premières, telles le cercle, le triangle équilatéral, le carré, le pentagone etc.la symbolique des chiffres, celles des couleurs, tout ceci, pour le moins, est présent dans son travail.

Les toiles sont construites, structurées et ordonnées, de manière très souvent invisible, par ces symboliques, de formes, de couleurs, et de nombres.

Pour compléter mon information et si mon éclairage peut vous aider, je disais du style de René de F. ces dernières années, qu'il était impressionniste abstrait et naïf.

Impressionniste abstrait en ce sens que les thèmes peints lui venaient d'impressions reçues des cinq sens (la vue prenant bien sûr la première place) mais également d'impressions émotionnelles quant à la composition de l'œuvre ..., aux choix des couleurs etc.et qu'il abstrayait ces impressions pour en rendre ce qu'il considérait comme l'essence.

Naïf, en cela que la représentation naïve des formes convenait au mieux à l'abstraction de celles-ci, et que peut-être, l'était-il lui-même un peu.

Je veux, ajouter au tableau, que René de F. se faisait une très haute idée de sa mission d'artiste et qu'il vivait celle-ci, de même que celle qu'il menait en parallèle, en s'occupant d'enfants de 3 mois à 3 ans, comme un sacerdoce, complètement, à fond et sans compromis.

Malgré une relation difficile avec le monde, il exposa à maintes reprises son travail.

La première exposition qu'il fit, en 1984, fut une exposition privée, dans notre appartement transformé, pour l'occasion, en galerie. Puis en suivirent de nombreuses, tant personnelles que collectives dont quelques unes en France et à l'étranger, avec moi-même, mémorables.

De même les portes de notre atelier ont été également maintes fois ouvertes, à une multitude de visiteurs, lors des manifestations artistiques du quartier de Belleville, à Paris.

Aujourd'hui, quelques dizaines de toiles et de structures se trouvent disséminées chez des particuliers (en France, en Allemagne, en Pologne, aux Etats-Unis, en Portugal, en Qatar.), mais, curieusement, c'est dans les hôpitaux parisiens que sa plus fervente admiratrice, sa femme Ursula, a eu l'opportunité de placer la plus grande partie de son travail.

En effet, à l'heure actuelle, plus d'une centaine de toiles ornent les murs d'hôpitaux tels « Lariboisière », « Saint Louis ».etc.

Je ne me risque pas beaucoup en affirmant qu'il eut été content d'une telle situation, puisque ses peintures peuvent être vues et remplir ainsi leur fonction nourricière.

Alexandre de Fontaine